Arachnides


Les Arachnides forment une classe d’Arthropodes qui se reconnaissent à leurs 4 paires de pattes. Les représentants locaux les plus familiers sont les araignées, généralement munies de crochets à venin et de glandes à soie, mais le groupe compte aussi de nombreux acariens (dont les tiques), des pseudoscorpions et des opilions.

Écologie

Les Arachnides sont trouvés dans tous les milieux terrestres : en forêt, dans les pelouses, les prairies et les landes, le long des cours d’eau, dans les zones agricoles et urbanisées, jusque dans les habitations humaines. Ils vivent dans toutes les strates, dans le sol, la litière, et jusqu’au sommet de la végétation. Quelques arachnides sont enfin aquatiques — surtout des acariens — ou fortement liés à ces milieux.

Les araignées sont toutes prédatrices, se nourrissant principalement d’insectes mais aussi d’autres invertébrés. Certaines utilisent leurs glandes à soie pour se construire un repaire et une toile servant à piéger leurs proies, d’autres se déplacent pour chasser activement ou en embuscade. Elles liquéfient le contenu de leurs proies avant de sucer le produit de l’exo-digestion.

Les acariens peuvent être libres ou parasites. Les acariens libres sont phytophages, détritivores ou prédateurs. Parmi les formes parasites, certaines espèces sont associées aux plantes et forment des galles, quand d’autres sucent l’hémolymphe d’arthropodes plus gros qu’eux, parasitent le derme ou se nourrissent du sang de vertébrés.

Les pseudoscorpions vivent dans la litière, sous les écorces, et sont prédateurs de minuscules invertébrés. Les opilions se retrouvent dans tous les milieux terrestres et sont prédateurs, charognards ou détritivores.

Diversité locale

On a recensé plus de 420 espèces d’araignées sur le canton de Genève (Pierre Loria, pers. comm.), sur plus d’un millier recensées à l’échelle suisse (Nentwig et al., 2023). Elles sont réparties dans une grosse trentaine de familles, les plus diversifiées étant les Linyphiidae, les Gnaphosidae, les Salticidae (saltiques ou araignées sauteuses), les Theridiidae et les Lycosidae (araignées-loups).

En Suisse, il pourrait y avoir deux milliers d’acariens (dont une trentaine d’espèces de tiques) mais aucune information synthétique n’existe pour le bassin genevois. Une synthèse sur les acariens aquatiques de France montre que près de 200 espèces d’hydracariens peuvent être trouvées dans les départements rhônalpins (Smit & Gereke, 2010). Quelques dizaines d’espèces de pseudoscorpions et autant d’opilions pourraient être présentes dans la région, mais là encore aucun travail synthétique n’existe. En France, plus de 120 espèces sont connues pour chacun de ces deux ordres (Delfosse, 2003b ; Delfosse, 2004).

Les scorpions ne sont pas présents dans le bassin genevois, bien que certains individus d’espèces méditerranéennes puissent être accidentellement rapportés dans les bagages de vacanciers. Les palpigrades sont également absents du bassin genevois, quoique Eukoenenia spelaea ait été trouvé dans certaines grottes du sud de la Haute-Savoie et de l’Ain (Condé, 1977 ; Delfosse, 2003a). De rares schizomides ont pu être observés dans les serres d’Europe, involontairement introduits de contrées tropicales (de Armas & Rehfeldt, 2015), mais aucun n’a été signalé à ce jour dans la région genevoise.

Pseudoscorpion indéterminé (Cheliferidae)
CC-BY Eleftherios Katsillis

L’araignée Nigma flavescens (Dictynidae) consommant une proie (Hyménoptère)
CC-BY Eleftherios Katsillis
L’opilion Leiobunum rotundum (Sclerosomatidae)
CC-BY Eleftherios Katsillis

Menaces et protection

Une liste rouge nationale des araignées de France a été publiée, attribuant des statuts de menace à l’échelle nationale pour chaque espèce (UICN Comité français et al., 2023). Certaines espèces menacées sont présentes dans le bassin genevois, comme la tégenaire Tegenaria ferruginea et le thomise Coriarachne depressa (en danger d’extinction) ou l’araignée-loup Arctosa figurata et l’araignée sauteuse Heliophanus patagiatus (quasi-menacées). Aucune liste rouge n’existe pour les Arachnides de Suisse à l’heure actuelle.

Le bassin genevois abrite enfin le Dolomède des roseaux Dolomedes plantarius, une grosse araignée associée aux zones humides et considérée comme vulnérable au niveau mondial et en danger en France. Il a été découvert en 2023 aux Douves de Versoix.

Étude des Arachnides

Méthodes

À venir.

Dans le bassin genevois

Les connaissances faunistiques sont longtemps restées parcellaires dans le bassin genevois. Les travaux historiques incluent ceux de Roger de Lessert, qui réalise un catalogue des arachnides de Suisse au début du 20e siècle et dont les prospections sur le canton forment la base des collections aranéologiques du Muséum d’histoire naturelle de Genève. Les données faunistiques plus récentes incluent celles de Stefano Pozzi (entre 1998 et 2010) et de Pierre Loria (depuis la fin des années 2010), ainsi que les observations opportunistes rapportées sur les plateformes de science participative. Les araignées et les opilions sont les mieux connus ; les acariens locaux restent à être étudiés.

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Ressources pour l’identification

Araignées

Bellmann H. (2014). Guide photo des araignées et arachnides d’Europe : près de 400 espèces décrites. Éditions Delachaux et Niestlé, 432 pp. [en français ; bonne iconographie]

Nentwig W., Blick T., Bosmans R., Gloor D., Hänggi A. & Kropf C. (2023). Spiders of Europe – Key to families. Version 04.2023. En ligne : https://www.araneae.nmbe.ch, consulté en novembre 2023. [en anglais ; clef des familles]

Oger P. (2023). Les araignées de Belgique et de France, consulté en novembre 2023. [en français ; planches anatomiques destinées aux spécialistes]

Opilions

Iorio É. & Delfosse E. (2016). Les opilions de la moitié nord de la France (Arachnida : Opiliones). Mémoires de la Société Linnéenne de Bordeaux 17, 72 pp. [ouvrage accessible et richement illustré]

de Lessert R. (1917). Catalogue des invertébrés de la Suisse. Fasc. 9. Opilions. Musée d’histoire naturelle de Genève, 79 pp. [ouvrage daté]

Autres groupes

de Lessert, R. (1911). Catalogue des invertébrés de la Suisse. Fasc. 5. Pseudoscorpions. Musée d’histoire naturelle de Genève, 50 pp. [ouvrage daté]

Références

de Armas L.F. & Rehfeldt S. (2015). Stenochrus portoricensis, Zomus bagnallii and a new genus of schizomids (Schizomida: Hubbardiidae) from a greenhouse in Frankfurt am Main, Germany. Arachnologische Mitteilungen 49: 55–61.

Condé B. (1977). Nouveaux Palpigrades du Muséum de Genève. Revue suisse de Zoologie 84(3): 665–674.

Delfosse E. (2003a). Catalogue des Palpigrades de France métropolitaine (Arachnida Palpigradi Eukoeneniidae). Bulletin de Phyllie 16: 38–45.

Delfosse E. (2003b). Catalogue préliminaire des Pseudoscorpions de France métropolitaine (Arachnida Pseudoscorpiones). Bulletin de Phyllie 17: 24–48.

Delfosse E. (2004). Catalogue préliminaire des Opilions de France métropolitaine (Arachnida Opiliones). Bulletin de Phyllie 20: 34–58.

Nentwig W., Blick T., Bosmans R., Gloor D., Hänggi A. & Kropf C. (2023). Spiders of Europe – Country lists. Version 04.2023. En ligne : https://www.araneae.nmbe.ch, consulté en novembre 2023.

Smit H. & Gereke R. (2010). A checklist of the water mites of France (Acari: Hydrachnidia). Acarologia 50(1): 21–91.

UICN Comité français, OFB, MNHN & AsFrA (2023). La Liste rouge des espèces menacées en France – Chapitre Araignées de France métropolitaine. Paris, France, 20 pp. (liste interactive)