Moustique tigre


Le Moustique tigre Aedes albopictus est originaire d’Asie du Sud-Est, et plus précisément des régions tropicales et subtropicales. Il a été introduit en Suisse et dans d’autres parties du monde par le biais du commerce international et notamment en raison des échanges commerciaux et du transport de pneus usagés. Ceux-ci gardant de petites quantité d’eau, ils sont les parfaits lieux de pontes pour le Moustique tigre. Il est aujourd’hui présent sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique (Bonizzoni et al., 2013).

Biologie

Classification

Le Moustique tigre appartient à la famille des Culicidae, dans l’ordre des Diptères, du grec di- pour deux et -pteron pour ailes : les diptères sont des insectes caractérisés par la présence de deux ailes, la paire postérieure étant transformée en balanciers. Une grosse dizaine d’espèces de moustiques sont connues de la région genevoise (Schaffner & Merz, 2012), réparties en deux sous-familles : les Culicinae (genres Aedes et Culex notamment) qui tiennent leurs corps à l’horizontale lorsqu’ils sont posés, et les Anophelinae (genre Anopheles) se tenant typiquement le corps incliné, l’arrière du corps relevé (y compris lorsqu’ils piquent).

Morphologie

Pour identifier le Moustique tigre, plusieurs caractéristiques sont à prendre en compte :

  • Sa petite taille, environ 5 mm, soit bien plus petit qu’une pièce de 5 centimes !
  • Sa coloration bicolore : il est globalement rayé de noir et blanc, tant sur les pattes que sur l’abdomen, et possède une ligne blanche au milieu du thorax, en arrière de la tête.
  • Il est actif de jour, contrairement à de nombreuses autres espèces de moustiques plutôt actives la nuit.

L’identification n’est pas difficile mais des risques de confusion existent pour qui y regarde trop rapidement : le Cousin annelé Culiseta annulata, espèce indigène bien établie, a elle aussi les pattes annelées par exemple mais est bien plus grosse et son corps est globalement brun.

Cycle de reproduction

Le Moustique tigre se reproduit très rapidement en zone urbaine. Après l’accouplement, la femelle va effectuer un repas de sang afin d’offrir les nutriments nécessaires à la maturation de ses œufs : c’est à ce moment du cycle que l’humain peut se faire piquer.

La femelle pleine recherche ensuite un site de ponte approprié, généralement un petit volume d’eau stagnante. Elle dépose ses œufs au dessus de la surface de l’eau, où ils éclosent après l’élévation du niveau d’eau, déclenchée par la pluie ou l’arrosage. Le cycle de vie du Moustique tigre peut se dérouler en seulement 6 jours dans des conditions optimales de température. Durant cette période, les œufs éclosent en larves, qui passent par quatre stades larvaires distincts, puis par un stade nymphal, avant de devenir des adultes aptes à émerger de l’eau.

À l’inverse, lorsque la période n’est pas optimale, les œufs ont une capacité à résister à la dessication. Ainsi, les œufs pourront passer des périodes de sécheresses et attendre les pluies suivantes pour se développer.

Impacts

Le Moustique tigre, en raison de ses piqûres diurnes, peut engendrer des désagréments significatifs pour la population. Il adopte une approche furtive et peut piquer à plusieurs reprises. En effet, sa piqûre initiale n’est pas nécessairement douloureuse, car lorsqu’il insère son rostre dans la peau, le Moustique tigre libère des substances visant à le rendre discret et efficace. Celles-ci comprennent un anesthésiant pour minimiser la sensation de piqûre, un vasodilatateur pour augmenter le volume de sang prélevé, et un anticoagulant pour fluidifier le sang, facilitant ainsi son aspiration.

En plus des désagréments occasionnés, ce moustique peut également être vecteur de maladies telles que le Chikungunya, la Dengue ou le Zika, bien que de tels cas demeurent rares en Europe. Il est important de noter que, pour qu’un moustique transmette une maladie, il doit tout d’abord piquer une personne déjà infectée, par exemple, une personne de retour de vacances avec le virus du Zika. De plus, le moustique ayant piqué une personne malade doit ensuite piquer une personne saine dans les 2 à 6 jours suivant la piqûre initiale pour transmettre le virus. Globalement, les risques de transmission de ces maladies demeurent actuellement très faibles en Suisse.

Moyens de lutte

Pour lutter contre la propagation du Moustique tigre, il est crucial d’adopter des gestes visant à supprimer les lieux de ponte potentiels. Ces mesures comprennent :

  • L’élimination des eaux stagnantes à l’intérieur et à l’extérieur des habitations
  • La fermeture des réservoirs d’eau à l’aide de moustiquaires fermées hermétiquement
  • Le nettoyage régulier des gouttières pour éviter la stagnation d’eau

Il est important de ne pas utiliser de produits non ciblés pouvant être néfastes au reste de l’entomofaune. De même, les grandes surfaces d’eau ne doivent pas être vidées, ni traitées, puisqu’elles accueillent des prédateurs naturels des larves de moustiques.

Pour plus de précisions sur le Moustique tigre à Genève, rendez-vous sur : https://www.ge.ch/moustique-tigre.

Références

Bonizzoni M., Gasperi G., Chen X. & James A.A. (2013). The invasive mosquito species Aedes albopictus: current knowledge and future perspectives. Trends in Parasitology 29(9): 460–468.

Schaffner F. & Merz B. (2012). Superfamille Culicoidea (p. 343). In: Merz B. (ed.). Liste annotée des insectes (Insecta) du canton de Genève. Muséum d’histoire naturelle, Genève, Instrumenta Biodiversitatis 8, 532 pp.